Les freins antiblocage (ABS), comment ça marche?

Le système de freinage antiblocage (ABS) est, avec les ceintures de sécurité et les coussins gonflables, l'un des dispositifs de sécurité les plus répandus dans le monde de l'automobile.

Mais saviez-vous qu’il s’agit en fait d’une technologie automobile assez ancienne? Nous allons passer brièvement en revue son histoire et explorer comment ce système vous garde en sûreté sur les routes.

Quand et comment les freins ABS sont-ils devenus populaires?

Les précurseurs des freins antiblocage modernes datent d’aussi loin que le début du vingtième siècle sur les systèmes antipatinages mécaniques des avions. Les freins ABS visaient à empêcher le blocage des roues lors de freinages brusques afin de réduire les distances d’arrêt et augmenter la maîtrise de la direction.

Le premier système antipatinage électronique est apparu sur le Ford Thunderbird en 1969, mais seulement sur les roues arrière. Il a fallu attendre deux ans avant que le marché ne voit un système antiblocage aux quatre roues.

Comment ça fonctionne?

C’est le Chrysler Imperial de 1971 qui a offert le premier ABS aux quatre roues. Appelé Sure-Brake, il était muni d’un capteur de vitesse sur chaque roue et d’un boîtier de contrôle électronique dans le coffre. Le système ne pompait pas les freins comme un conducteur ferait lors d’un freinage brusque : il relâchait plutôt graduellement la pression lorsqu’il détectait un blocage.

Ce principe de base est toujours le même aujourd’hui. Le système produit une sensation et un bruit de pulsation venant de la pédale de frein, qui peut surprendre ceux qui n’y sont pas habitués. C’est pourquoi il est recommandé de vous familiariser avec les capacités de freinage de votre voiture dans un environnement sécuritaire peu après son acquisition.

Les systèmes de freinage ABS modernes sont intégrés à une suite plus avancée de systèmes d’aide à la conduite. Ils sont même devenus techniquement obligatoires depuis 2012 pour toutes les voitures neuves vendues au Canada. C’est parce que Transport Canada a rendu obligatoires les systèmes de contrôle électronique de la stabilité (ESC) pour tous les véhicules légers, et que ceux-ci ont besoin de freins antiblocage pour fonctionner.

D’accord, mais comment ça peut m’aider?

Les freins antiblocage ont plusieurs avantages clés, particulièrement au Canada. Ils offrent des distances d’arrêt d’urgence plus prévisibles, puisque le conducteur n’a pas à s’inquiéter de bloquer les roues au freinage. Vous vous souvenez de la Chrysler Imperial 1971? Lorsque la revue Popular Science a fait des tests à l’époque, elle a conclu que les distances d’arrêt étaient jusqu’à 40 % plus courtes sur les surfaces glissantes.

Peu de pays ont des conditions glissantes pendant une aussi grande portion du calendrier que le Canada. L’hiver peut amener bien des surprises désagréables sur la route, comme la glace noire. Les freins antiblocage ne peuvent pas empêcher un dérapage en cours, mais ils permettent au conducteur de se concentrer sur la direction de la voiture pendant que l’ordinateur se charge de contrôler le freinage.

Les freins antiblocage sont aussi une composante cruciale d’un autre système moderne : l’assistance au freinage d’urgence. Sur les voitures qui en sont dotées, l’ordinateur peut détecter un accident imminent et appliquer les freins pour l’éviter. Avec un système ABS, le temps de réaction et le potentiel de freinage maximal peuvent faire la différence entre un impact ou un arrêt sécuritaire.